L’enfant et le prisonnier
Dans la même veine que le texte « Les chevaliers précédemment édité, ce poème s’inscrit dans la conversation poétique médiévale que Marie et moi avons eu en 2005, atmosphère sombre, moyenâgeuse et magique.
L’homme squelettique, seul, aigri…
Dans sa geôle sans geôlier
Le vide de son regard à peine terni
Par le puits de lumière de ces douves oubliées
Châteaux assaillis, vaincus, disparus à jamais
Rêves d’évasion étouffés, froissés, assassinés
Cheveux aussi longs et crasseux que la malchance
Souvenir d’ enfance condamnée à l’errance.
Jaillissement d’une étincelle, couleur de lune
Sur les antiques grilles de fer, gardiennes du sacré ,
L’enfant est encore là, sur l’autel des runes
Son regard de pitié planté dans l’âme du damné
Son regard enfoui dans les miroitements de l’avenir…
Ce semblant d’humain noyé dans ses noirs souvenirs
La faible lueur semble un instant imprimer son reflet
A l’ombre soudain jailli des yeux vides du prisonnier.
La froide muraille transpire sa reptilienne humidité
Parfum de salpêtre, luciole pétrifiée dans la toile engluée
L’étincelle vacille, le souffle est infime, il s’épuise, il se meurt
Le regard s’éteint, l’enfant a disparu, noire douleur.
© Zorg – 2005
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