Train de nuit

Train de nuit

13 novembre 2020 2 Par zorgPensif

 

C’est la troisième version d’habillage de ce poème écrit une nuit d’automne de 2005. La première version en flash restera tout de même ma préférée. Bref, j’ai donc pris le train cette nuit-là , celui qui nous transporte à l’intérieur. Venez, je vous emmène !

 

Le train chemine infatigable dans sa nuit,
Ses volutes ocres et carbonées en détours fuyants,
Le temps est fait de cela aussi,
Un train lourd de son fer qui écrase toute errance.

Quelle destination, toujours inconnue parfois surprenante
Pour les passagers du rail en mal de départ,
Quelle correspondance, quelle heure ?, pas d’attente,
Vite, avant qu’il ne soit trop tard.

Dans la syncopée rassurante de sa course infinie,
L’étrange cortège s’arque en courbes d’ébène,
Le long des précipices méconnus de nos envies,
Gouffres en fond sans fond, armées sans haine.

Le mal est ainsi, assassin des rêves en oublis,
Voluptueux dans sa reptation aux étoiles,
Aussi noir et beau que l’habit de deuil en sursis,
Aussi sombre que la profondeur de l’amour létal.

Le train déroule sa peau de brume salie,
Écrasant de sa raideur métallique tout espoir,
Il est l’heure alors peut-être pour les insoumis,
De quitter le temps et de déserter les gares…

© Zorg – 2005

 


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