Inacceptable….

Vouloir noyer de larmes les temps souillés,
Oublier pour toujours les passés endeuillés,
Les blessures profondes et les peurs pétrifiées
On n’entend déjà plus que le bruit des feuilles chahutées,
Et la rumeur lointaine d’une cascade vive et endiablée…

Atteler les oiseaux, chevaucher les vents déchaînés
Battre des ailes et s’envoler, quitter ce monde altéré
Pour un autre, battre des ailes et tout plaquer.
Passer la voûte céleste, fendre les volutes chamarrées
Forcer la serrure des songes ou trouver la clé pour entrer ?

Boire au calice des fleurs, s’abreuver d’éternité
Sentir renaître en soi la douceur inavouable
Du désir et des plaisirs charnels secrets et sacrés
Se coucher dans l’herbe haute, s’offrir l’inéluctable,
Sans foi, sans loi, sans toi, sans moi… sans pitié.

J’ai dans l’âme un vide étrange et des noirceurs en échos,
Plaines et forêts, insectes, animaux, lacs et ruisseaux
Je les entends tous gémir, agoniser, je ne peux l’accepter…
Verser des larmes de pureté, pleurer pour effacer ce chaos
Et puis tendre son cœur repenti en offrande pour expier

Du ciel, des dragons de fer dégueulent toute leur nano…
Les vents ont perdu la boussole et les pluies sont souillées.
Venir à bout du maléfice, ne lui laisser que la peau sur les os,
Apercevoir dans le miroir la face cachée du monde pour espérer
Venir à bout de ma tristesse, me libérer de son étau

Peu à peu le poison tue la terre, plus de graines pour les oiseaux
Bientôt les arbres mourront, plus de fruits à cueillir et à croquer
Je les entends trépasser, suffoquer, je ne peux l’accepter…
Verser des larmes désenchantées, pleurer, gommer l’imbroglio
Et puis tendre son cœur même brisé en offrande… pour ne pas oublier.

Sam